Cyber-droits à l’âge de 13 ans

Je peux voter à 18 ans, travailler à 16 ans, je dois répondre pénalement à partir de 14 ans et je peux céder ma vie privée à 13 ans, mes droits sont-ils vraiment respectés ? le développement de la technologie aurait dû conduire à une avancée des droits numériques, mais ce n’est pas exactement le cas.En effet, bien que le règlement général sur la protection des données (RGPD) ait été une étape décisive pour les citoyens de l’Union européenne dans la défense de leurs cyberdroits, tous les États membres ne partagent pas la même idée quant aux limites à fixer et à la portée de ces droits.un exemple de cette manière différente de se traiter mutuellement est la manière dont le règlement général relatif à la protection des données mentionne l’âge minimum nécessaire pour accepter le traitement des données.Je fais spécifiquement référence à l’article 8 du RGPD, qui réglemente l’âge minimum auquel un mineur peut accepter – sans le consentement de ses parents ou tuteurs – le traitement de ses données à caractère personnel et le fixe à seize ans. Cet article laisse aux États membres la possibilité de fixer par voie législative un âge minimum, qui ne peut être inférieur à treize ans.Eh bien, à la surprise des étrangers et d’eux-mêmes, le législateur espagnol a déjà déclaré dans le projet de la future loi organique sur la protection des données, également à l’article 8, que le traitement des données personnelles d’un mineur ne peut être fondé sur le consentement que lorsqu’il a plus de treize ans.

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Il est surprenant que le législateur considère qu’un enfant de moins de treize ans est suffisamment mûr pour comprendre les conséquences du transfert de données personnelles à une entreprise ou à une organisation particulière, alors que le code civil fixe l’âge de la majorité à dix-huit ans, ou à seize ans si émancipé, et que même le droit pénal prévoit que le code pénal ne s’applique pas avant dix-huit ans, les mineurs entre quatorze et dix-sept ans étant jugés par une loi spécifique qui ne leur impose aucune sanction mais plutôt des mesures de sécurité.Ce dont nous parlons, pour en venir à la pratique, c’est qu’il peut être considéré comme licite de traiter les données personnelles de mineurs qui, à la sortie d’une école, empilés, remplissent un formulaire avec leurs nom, prénom, adresse, numéro de téléphone familial et même certains, depuis leur propre téléphone portable, afin d’obtenir l’album et quelques échantillons d’étiquettes, de la dernière collection mode.Le consentement mentionné dans le règlement européen doit être informé, c’est-à-dire qu’il doit contenir les données d’identification du responsable du traitement, les raisons qui le justifient, mais aussi les droits dont dispose l’intéressé et comment il peut les exercer.

Mais que se passe-t-il lorsque la formation nécessaire pour comprendre cette portée n’est pas suffisante ? J’ai treize ans et la complexité actuelle des droits ARCO, la transférabilité, la limitation du traitement et le droit d’oublier… et je ne le vois pas du tout clairement. Si, pour conclure un contrat de quelque nature que ce soit, il faut avoir un âge plus élevé, comment un enfant de moins de treize ans peut-il comprendre l’importance de la protection de sa vie privée ? alors que nous avons encore beaucoup à faire pour former nos enfants à la vie privée, aux réseaux sociaux et pour limiter leur exposition publique, le législateur estime que le traitement de données fondé sur le consentement d’un mineur au début de son adolescence est légal.Il est certain qu’au moment où la personne de treize ans se préoccupe des données personnelles que possèdent les entreprises et les organisations et qu’elle est consciente de l’importance de les protéger, leurs données auraient pu faire le tour du monde. Eh bien, si Phileas Fogg pouvait faire le tour du monde en quatre-vingts jours, imaginez ce qui pourrait arriver aujourd’hui, dans trois ans.

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